Entre Herzog et Lieberman Bibi a choisi!

Si on en croit des informations diffusées par le quotidien Haaretz, la combine montée par Tony Blair et John Kerry a fait long feu. L’ex représentant du Quartet au Proche-Orient et le secrétaire d’état américain avaient demandé au président égyptien Abdel Fatah Sissi de lancer un appel « aux partis politiques israéliens » pour qu’ils acceptent une initiative de paix régionale. Tout cela pour encourager Benjamin Netanyahu à faire entrer le parti travailliste dirigé par Yitzhak Herzog dans sa coalition gouvernementale. Le premier ministre israélien avait accepté de discuter d’un tel accord de gouvernement. Mais, voilà il n’était pas prêt à entériner des accords écrits sur un changement de sa politique de colonisation, seulement à offrir offrir des promesses verbales…
Comprenant qu’il n’obtiendra rien de plus, Herzog a plié bagage, humilié.

Donc Lieberman!

Netanyahu qui n’a qu’une seule voix de majorité au parlement voulait absolument coopter quelques voix de plus, et s’est donc tourné vers Avigdor Lieberman le patron de « Israël Beytenou », le parti russophone qui compte six députés. Ses conditions étaient connues : le portefeuille de la défense et une loi définissant la peine de mort pour les « terroristes». Netanyahu a dit banco ! Et les négociations en vue de d’un nouvel accord de coalition ont débuté.

Le premier ministre réussirait ainsi à se débarrasser du général Moshé Yaalon, le ministre en titre,dont il n’apprécie pas les dernières prises de position en faveur des généraux de l’état major. Par exemple son soutien au chef d’état major adjoint, le général Yaïr Golan qui avait déclaré lors de la journée commémorative de la Shoa : « Une chose m’effraie. C’est de relever les processus nauséabonds qui se sont déroulés en Europe en général et plus particulièrement en Allemagne, il y a 70, 80 et 90 ans. Et de voir des signes de cela parmi nous en cette année 2016. La Shoah doit inciter à une réflexion fondamentale sur la façon dont on traite ici et maintenant l’étranger, l’orphelin et la veuve.  Il n’y a rien de plus simple que de haïr l’étranger, rien de plus simple que de susciter les peurs et d’intimider… » Dans l’affaire du soldat, traduit en cour martiale pour avoir, à Hébron,  achevé un assaillant palestinien, qui avait blessé un militaire à coup de couteau, Netanyahu avait, de fait, pris position contre les chefs militaires.

Mettre les généraux au pas.
Lieberman, à la Défense, c’est aussi l’occasion pour le chef du Likoud, de mettre au pas cette élite qu’il n’aime pas  : les chefs de l’armée. Il a eu maille à partir avec eux, chaque fois qu’il a dirigé le gouvernement depuis 1996. Ce sont les généraux et les chefs des services de sécurité, le Mossad et le Shin Beth, qui lui ont dit non lorsqu’il a voulu lancer une opération contre le nucléaire iranien. http://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.720327
L’arrivée de Lieberman à la défense, c’est aussi un message à l’administration Obama ainsi qu’à la diplomatie française : « Laissez moi tranquille avec vos initiatives de paix! »
Lieberman a fait son service militaire dans l’artillerie en qualité de magasinier.

Et si Tony Blair arrêtait de se mêler des affaires de la région? Ce serait plutôt bien, elles se terminent toujours très mal..

Tout cela est encore en discussion,et il peut  y avoir des surprises. Plusieurs personnalités du Likoud, notamment Beni Begin, le fils de l’ancien premier ministre,  considèrent cette nomination, comme bizarre et dangereuse pour la sécurité du pays. Et Yaalon n’a pas dit son dernier mot.

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